Le PNA en détail

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Le plan national d'actions en faveur des forêts alluviales du Rhône et de l’Epipactis du Castor bénéficie des contributions financières de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement d'Auvergne-Rhône-Alpes et du Fonds vert

Depuis plusieurs siècles, les forêts alluviales paient un lourd tribut et voient leur surface réduite à des confettis. Inverser la tendance : voilà le maître-mot des actions portées dans le cadre du PNA. Quels objectifs affichés ? Quelle stratégie envisagée ? Découvrez en détail les ambitions portées par le CBN et ses partenaires.

Des Plans Nationaux d'Action : une stratégie pour sauver les espèces menacées

Depuis 1996, la France s'est dotée d'un outil original pour protéger les espèces animales et végétales les plus menacées : les Plans Nationaux d'Action (PNA). Conçus à la suite du Grenelle de l'environnement, ces plans constituent des feuilles de route détaillées, définissant les actions à mener pour assurer la conservation ou la restauration d'une espèce ou d'un groupe d'espèces en particulier. Les PNA représentent un outil essentiel pour la préservation de la biodiversité en France. Ils permettent de structurer les actions, de mobiliser les énergies et de sensibiliser le public. Malgré leurs limites, ils constituent une réponse concrète pour enrayer le déclin des espèces menacées et préserver notre patrimoine naturel.

Ces PNA se distinguent par leur approche collaborative. Leur élaboration et leur mise en œuvre réunissent une diversité d'acteurs : pouvoirs publics, entreprises, associations, propriétaires fonciers, gestionnaires d'espaces naturels... Tous sont appelés à travailler ensemble autour d'un enjeu de biodiversité commun, dans le cadre d'une stratégie collective.

Chaque PNA fixe des objectifs précis : suivi des populations, actions de conservation ou de restauration des habitats, information et sensibilisation du public, intégration des enjeux de biodiversité dans les activités humaines... Cependant, ces plans n'ont pas de valeur réglementaire. Leur succès dépend de la mobilisation des acteurs locaux et de leur capacité à s'approprier les enjeux. À ce jour, plus de 70 PNA ont été élaborés, couvrant près de 200 espèces animales et végétales. Les PNA de seconde génération permettent aujourd’hui d’agir sur des groupes d’espèces ou des habitats afin d’optimiser l’efficacité des actions. Si la réflexion avait initialement porté sur l’Épipactis du Castor (Epipactis fibri), une orchidée endémique du fleuve Rhône, elle s’est rapidement élargie aux habitats favorables à cette orchidée, englobant toutes les forêts alluviales de la vallée du Rhône et un cortège plus large de plantes et champignons menacés d’extinction.

Forêt alluviale

Pourquoi un PNA en faveur des forêts alluviales du Rhône ?

Autrefois développées à la faveur d’un fleuve sauvage au régime beaucoup plus tumultueux, les forêts alluviales ont été domestiquées, du Néolithique jusqu’à nos jours, pour permettre l’installation de la vie humaine. Aujourd’hui réduites à moins de 10 % de la superficie de la plaine alluviale, c’est l’ensemble de l’écocomplexe du Rhône qui a perdu son caractère sauvage et une grande partie de sa biodiversité spécifique. Les forêts d’aujourd’hui ne possèdent ni la superficie, ni la structuration nécessaire pour accomplir correctement leurs nombreux services écosystémiques. Toutes font état de menaces multifactorielles rendant leur avenir incertain.

Forêt alluviale

C’est donc dans une perspective d’amélioration de la qualité des écosystèmes de transition terrestre/aquatique, et particulièrement de ces forêts du fleuve Rhône, aujourd’hui très endommagées, particulièrement par l’incision du chenal et la déconnexion de la nappe, que se justifie la nécessité de préserver voire de renforcer les superficies ainsi que la qualité de ces forêts alluviales rhodaniennes. C’est tout l’objet de ce Plan national d’actions en faveur des forêts alluviales.

Le territoire d’action et les acteurs du PNA

Le Rhône prend sa source en Suisse à Gletsch, sur le glacier du Rhône. Il suit ensuite son cours en Suisse, se jette dans le Lac Léman pour en sortir à Genève. Il atteint la frontière franco-suisse quelques kilomètres à l’aval et continue sa trajectoire en France jusqu’à la méditerrannée. Le Rhône français peut être découpé en 3 grandes entités ayant des caractéristiques différentes tant en matière de régime hydrologique, de débit que de faciès hydromorphologique : le Haut-Rhône, la moyenne et basse vallée et le Delta du Rhône.

La mise en œuvre des actions du PNA est envisagée sur l’intégralité du fleuve Rhône, sur le territoire français, soit 522 km de linéaire de cours d’eau pour une surface d’environ 300 km², englobant notamment les stations d’Épipactis du Castor présentes d’Anthon (01) à Mondragon (84) au sud de Pont-Saint-Esprit. Le Rhône Suisse n’est pas inclus dans le périmètre mais des partenariats transfrontaliers pourront néanmoins être envisagés dans le cadre du PNA. De même, une attention particulière sera portée dans les premières années à la moyenne et basse vallée déficitaires en zonages d’inventaires du patrimoine naturel en périmètres de gestion et conservation.

La DREAL Auvergne-Rhône-Alpes a été désignée coordinatrice de ce PNA, en charge du suivi de son élaboration et de sa mise en œuvre. Le CBN Massif central en est le rédacteur et l’animateur, en coopération avec les CBN alpin et méditerranéen. Ensemble, ils entendent bien mobiliser l’ensemble des acteurs institutionnels et des usages du territoire pour mettre en œuvre les actions envisagées.

Stratégie

Ce PNA vise à « Maintenir et restaurer les forêts alluviales du Rhône dans un état de conservation favorable en tant que patrimoine naturel commun ». Il s’attachera à travailler sur le maintien et la restauration des services écosystémiques : refuge de biodiversité, corridor écologique, stabilisation des berges, régulation des inondations, protection de la ressource en eau, amélioration de la qualité de l'eau, captage et stockage de carbone, attrait paysager, îlot de fraicheur…

Ce PNA s’articule autour de 4 enjeux pour lesquels des objectifs et des actions ont été définis.

Enjeu 2 – Pour un accompagnement du processus de reforestation

Enjeu 3 – Pour une prise de conscience de la valeur des forêts alluviales