Vers une synergie d’acteurs contre la prolifération des espèces exotiques envahissantes dans les forêts alluviales.

Partenaires
Le plan national d'actions en faveur des forêts alluviales du Rhône et de l’Épipactis du Castor bénéficie des contributions financières de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement d'Auvergne-Rhône-Alpes et du Fonds vert

Avec plus de 143 espèces exotiques envahissantes (EEE) dénombrées sur le périmètre du plan Rhône, la mutualisation des efforts entre les acteurs du territoire est cruciale si l’on souhaite limiter l’impact de leur prolifération.Cette action vise justement à rechercher les points de synergie pour permettre au CBN et à la FCEN de trouver un appui technique réciproque dans leur gestion des EEE à l’échelle du fleuve Rhône et de la Saône.

Impact majeur

Sur 1000 espèces exotiques, 100 arrivent sur un nouveau territoire, 10 s’adaptent aux conditions écologiques et 1 seule devient envahissante. En Europe, le nombre d’EEE a augmenté d’au moins 76 % ces 3 dernières décennies tandis qu’au niveau mondial, on considère qu’elles ont contribué à 40 % des extinctions constatées au cours des 4 derniers siècles. En dépit de leur intérêt pour certaines activités humaines (ornement floral, lutte biologique, recherche…), ces espèces constituent l’une des 5 principales causes d’extinction de la biodiversité. Elles colonisent les espaces pollués ou aménagés et leur propagation témoigne surtout de l’artificialisation généralisée des espaces naturels.

Dans les forêts alluviales du Rhône, les renouées asiatiques (Reynoutria spp.), l’Érable negundo (Acer negundo), l’Arbre à papillon (Buddleja davidii), la Balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera), le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), les Hélianthes (Helianthus spp.), les Solidages (Solidago canadensis, S. gigantea), les Asters (Symphyotrichum lanceolatum, S. novae-angliae, S. novi-belgii, S. × salignum, S. × versicolor…) figurent parmi ces centaines de plantes capables, par leur forte densité, de modifier la composition, la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels hôtes. Elles peuvent par ailleurs interférer par compétition spécifique sur la conservation d’espèces menacées, mais également être source d’hybridations avec la flore autochtone (pollution génétique). De fait, les orchidées forestières endémiques qui font l’objet du PNA, sont menacées par ces invasions biologiques.

Un travail partenarial à construire

Parmi les points de synergie possible, le CBN et la FCEN contribueront à l’identification et à la cartographie des espèces végétales non indigènes et à hiérarchiser leur niveau d’invasion potentielle, en particulier à l’aide des cotation Lavergne, Weber et EPPO (European and mediterranean plant protection organization), notamment sur les secteurs de forêts alluviales identifiés dans le cadre du PNA.

Illustration EEE - espèces exotiques envahissantes

Le CBN souhaite également suivre les EEE dans le cadre de travaux de renaturation où leur prolifération peut vite anéantir les efforts entrepris pour préserver la biodiversité. De même, une étude reste à mener pour déterminer la concurrence interspécifique entre la Vigne sauvage et les porte-greffes américains, comprendre les liens entre les zones contaminées par la flavescence dorée et les zones de présence des porte-greffes américains.

Ces travaux alimenteront les retours d’expérience capitalisés par le Centre de ressources sur les Espèces exotiques envahissantes