Spatialisation et recherche d’indicateurs d’état de conservation des forêts alluviales

Partenaires
Le plan national d'actions en faveur des forêts alluviales du Rhône et de l’Épipactis du Castor bénéficie des contributions financières de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement d'Auvergne-Rhône-Alpes et du Fonds vert

Dans la perspective de suivre l’efficacité des travaux entrepris dans le cadre du PNA, le CBN souhaite disposer de données quantitatives (superficies et localisation des forêts alluviales) et qualitatives (stade dynamique, état de dégradation) relatives aux forêts alluviales, sur l’ensemble du fleuve, en collaboration avec les établissements de recherche du territoire.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Forêts alluviales - vignette

Avant de déployer des systèmes de suivi et d’analyses de données relatives aux forêts alluviales, le CBN souhaite dans un premier compiler les données existantes. La concaténation des cartographies d’habitats réalisées dans le cadre de Natura 2000 ou de plan de gestion d’espaces (RNN, ENS…), et la compilation des données de suivi et d’évaluation de l’état de conservation des forêts alluviales déjà capitalisées par certains dispositifs (PSDRF, IBC ripisylves, IBP, Indice d’inondation bryophytes corticoles, RhoMéo) sont à même de produire un socle de données utiles.

Production de données complémentaires

Cependant, il reste à produire des indicateurs plus à même d’expliciter les tendances observées sur le terrain. La réalisation d’une cartographie diachronique de l’évolution des forêts entre ~1850 et aujourd’hui par la comparaison des cartes d’état-major et de photographies aériennes historiques permettrait de nourrir la cartographie de l’ancienneté et de la maturité des peuplements forestiers alluviaux, à l’instar de ce qui a été produit sur les forêts anciennes du Massif central. Ces éléments cartographiques seraient utiles aux réflexions portant sur les surfaces à préserver en priorité.

L’apport des logiciels de modélisation et de calculs statistiques ou encore des outils de télédétection (LIDAR) sont aujourd’hui d’une grande utilité pour les acteurs de la conservation de la nature. La spatialisation par modélisation des principales espèces exotiques envahissantes pourrait, par exemple, fournir une indication sur l’état de conservation des forêts alluviales (Erable negundo, Robinier faux-acacia, renouées asiatiques…). On sait, en effet, que la forte proportion d’une espèce exotique dans un milieu naturel témoigne de fortes perturbations et d’un mauvais état de conservation.

La modélisation spatiale des différents types de forêts alluviales, de leurs essences dominantes, de leur maturité et de leur connectivité (identification des zones nodales) constitue un autre type d’outil envisagé pour aider les acteurs à cerner les zones d’intérêt majeur tout comme à prévoir leur évolution face au changement climatique.

En bref, la mobilisation des derniers outils technologiques peut s’avérer précieuse à l’heure où les forêts alluviales à caractère naturel sont réduites à peau de chagrin.