Parce que nous restons persuadés que les collectivités locales peuvent jouer un rôle important dans la préservation de la biodiversité, le Conservatoire botanique national du Massif central et le Département de l'Ardèche, grâce au soutien financier de l'Union européenne, vous proposent d'accéder ici à un bilan détaillé sur la place des forêts anciennes au sein de chaque commune et petite région écologique d'Ardèche.
Accessibles via un moteur de recherche, ces bilans proposent des chiffres clés, une carte détaillée, des commentaires sur l'occupation et la composition forestières du territoire, l'importance des peuplements exotiques ou des défrichements, mais aussi des conseils pratiques pour contribuer à la préservation de ces milieux précieux à travers les documents d’urbanisme, la conservation d'une trame de vieux bois, ou encore la sensibilisation de leurs propriétaires.
Les forêts anciennes se distinguent par l’absence de défrichement depuis au moins la première moitié du XIXe siècle, quelle que soit la gestion forestière pratiquée. Cette continuité forestière peut remonter à des temps beaucoup plus anciens (forêt médiévale, forêt antique).
En raison de leur ancienneté, ces forêts constituent des hauts-lieux de la biodiversité en hébergeant des espèces qui ne se rencontrent que rarement ailleurs, notamment si des vieux arbres et du bois mort se sont maintenus au fil du temps (secteurs non exploités, arbres émondés, etc.). Lorsqu’une forêt est défrichée (agriculture, urbanisation, etc.), on peut observer la disparition de ces espèces forestières, mais aussi des changements profonds et durables dans le sol.
Même après reconstitution du couvert arboré, les bouleversements dus au pâturage, à la fertilisation, au chaulage ou au labour influent sur la flore, la faune et les champignons du sol et du sous-bois durant des siècles. C’est notamment le cas des plantes à faible capacité de dispersion qui, contrairement à certaines plantes aux graines voyageuses ou à des espèces animales très mobiles, mettront des siècles à conquérir de nouveaux terrains. Certaines plantes à bulbe ou à rhizome (Muguet, Maïanthème à deux feuilles…), ou des plantes dont les graines sont disséminées par les fourmis (Anémone sylvie, Euphorbe des bois, Luzuledes bois) ne peuvent gagner que quelques dizaines de mètres par siècle !