Vaste entité naturelle située dans la partie nord du département de l’Ardèche, les Boutières comprennent le bassin versant de la rivière Eyrieux et de ses affluents principaux, la Dorne, la Dunière et la Glueyre. Administrativement, on parle des cantons du Cheylard, de Saint-Agrève et de Saint-Pierreville. Elle est traversée par la profonde vallée de l’Eyrieux, aux pentes abruptes couvertes de châtaigniers. Cette région naturelle, parfois appelée Boutières sud, est prolongée au nord par le Haut-Vivarais, aussi appelé Ardèche Verte ou Boutières nord. Le pays est marqué par ses reliefs singuliers en collines ("serres") et vallées encaissées ("boutières"). Les rivières dévalent des gorges entaillées dans les granites et les gneiss. Les Boutières peuvent connaître des hivers rudes. Les étés y sont doux mais souvent orageux. La brièveté des saisons intermédiaires rend les transitions et les contrastes thermiques plus sensibles.
En chiffres
70 %
du territoire sont boisés
32 %
des forêts du territoire sont « anciennes »
68 %
des forêts du territoire sont « récentes »
12 %
des forêts présentes au XIXe siècle sur le territoire ont été défrichées
Sur le territoire
Les Boutières ont un taux de boisement actuel fort, avec 70 % de leur surface qui est boisée. Ce taux de boisement a donc plus que triplé entre le XIXe siècle et aujourd’hui. Cependant, près de 14 % des forêts anciennes ont été défrichées. Au sein des forêts actuelles, seules 26 % seraient anciennes, 32 % en comptant les anciens vergers de châtaigniers.
La composition des forêts anciennes des Boutières est proche de celle des forêts du Haut-Vivarais. On y retrouve majoritairement des mélanges de feuillus et de conifères à parts égales. Toutefois, le secteur est globalement plus chaud que le Haut-Vivarais, et les forêts y sont logiquement constituées de très peu de Sapin et davantage de chênes méditerranéens (Chêne pubescent et Chêne vert). La forte proportion de châtaigneraies (17 %), héritées d’anciens vergers plantés, constitue une particularité de ce territoire. Les essences exotiques sont rares, avec 5 % de Douglas et 2 % de Pin maritime.
À l’image des forêts anciennes, les forêts récentes du territoire sont constituées majoritairement d’un mélange de feuillus (45 %) et de chênaies (Chêne pubescent et Chêne vert). On retrouve le Pin sylvestre en mélange ou en forêt pure pour près de 15 %. Le châtaignier est présent sur 5 % des surfaces en mélange ou en châtaigneraie pure. Le Douglas, qui est l’essence exotique la plus plantée, ne représente que 7 % des forêts récentes. S’y ajoutent le Pin maritime qui est planté sur 2 % des surfaces.
L'anecdote botanique
À partir du XVIIe siècle, la culture du Châtaignier s’est développée sur toute la zone cristalline constituée en particulier de granite des Cévennes et des Boutières. S’il ne pousse pas sur terrain calcaire, le châtaignier se plaît tout particulièrement à développer ses racines dans le "gaur", résultat de l’altération du granite sous l’action de l’eau qui pénètre au travers des particules de mica. Il ne craint pas les gelées printanières, mais est sensible aux froids intenses et aux vents violents. L’ubac lui est favorable jusqu’à 500 m d’altitude. À l’adret, il s’étage plus haut entre 500 et 800 m. Au XIXe siècle, la châtaigneraie ardéchoise occupait 58 000 hectares. À cette époque, la châtaigne constituait la base de l’alimentation. La culture du châtaignier a ensuite décliné, avant de connaître un regain. 5 000 hectares sont encore entretenus et exploités dans les Boutières, des Cévennes ardéchoises, le Haut-Vivarais, ainsi que la vallée de l’Eyrieux.
Couvert forestier
Dans les Boutières, le taux de boisement actuel est de 70 %. Parmi les forêts actuelles, 32 % seraient anciennes.
Le projet « Contribution à l'identification et à la caractérisation des forêts anciennes du Massif central » est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage dans le Massif central avec le fonds européen de développement régional.