Les forêts anciennes
Hautes-Cévennes

La place des forêts anciennes
Hautes-Cévennes, un territoire particulier
Les Cévennes ardéchoises ceinturent le sud-est du Massif central, à l’ouest d’une ligne reliant l’Escrinet aux Vans. C'est un « talus » reliant le Bas vivrais aux hauts plateaux, sur des roches cristallines à l'origine de sols acides. Vers 900 m commencent les Hautes-Cévennes, partie nord des Cévennes, pays de "serres" situé entre 1000 et 1200 m d'altitude, au nord du Tanargue, avec un point culminant à 1511 m. La pluviométrie est importante (plus de 1800 mm/an) mais concentrée sur une période courte (60 jours par an), avec des épisodes violents.
En chiffres
71 %
du territoire sont boisés
50 %
des forêts du territoire sont « anciennes »
50 %
des forêts du territoire sont « récentes »
11 %
des forêts présentes au XIXe siècle sur le territoire ont été défrichées
Sur le territoire
Les Hautes-Cévennes présentent un très fort taux de boisement (72 % du territoire), qui a largement doublé depuis le XIXe siècle. Cependant, toutes les forêts du XIXe siècle ne sont plus présentes actuellement : près d’un cinquième des forêts anciennes auraient été défrichées, en particulier dans la châtaigneraie. Environ 30 % des forêts actuelles sont en revanche anciennes, ce total atteignant même 50 % en ajoutant les anciens vergers de châtaigniers. Cette région naturelle comporte ainsi l’essentiel des anciennes châtaigneraies ardéchoises. Les forêts récentes représentent 36 %.
Conséquence de la présence caractéristique d’anciens vergers de Châtaigniers sur ce territoire, 39 % des forêts anciennes sont constituées de Châtaignier. On rencontre, en outre, parmi les forêts anciennes des Hautes-Cévennes, divers mélanges de feuillus (14 %) mais aussi des hêtraies pures (11 %). À la marge et sur les hauteurs poussent des sapinières (4 %), par exemple vers le secteur de Chap del Bosc.
Les peuplements des forêts récentes des Hautes-Cévennes se répartissent principalement en trois essences : le Châtaignier (22 %), le Hêtre (20 %) et divers mélanges de feuillus (19 %). Les plantations exotiques (7 %) correspondent à trois essences principales : le Douglas, le Pin maritime et l'Épicéa.
L'anecdote botanique
L’étage montagnard est largement dominé par la hêtraie sapinière, entre 800 et 1400 m d’altitude, dans la partie occidentale du département. Sur les sols secs et, plus particulièrement, sur les versants exposés au Sud, se développe le Pin sylvestre, également présent sur les terrains humides du Plateau ardéchois. Sur ce territoire, 40 % des forêts anciennes, c'est-à-dire celles qui étaient déjà cartographiées en tant que forêt sur la carte de l’Etat-major, correspondent à d’anciennes châtaigneraies. Ces anciens vergers « d’arbre à pain » (nom local du Châtaignier) ont été plantés, au Moyen Âge pour les plus anciens, dans la perspective de produire de la farine. La fin du XIXe signe la fin de l’âge d’or avec un fort exode rural, la maladie de l’encre qui ravage alors les châtaigneraies, et la coupe des vergers de châtaigner pour alimenter en tanin les usines (coupe non toujours suivie d’un reboisement surtout en cas de paturage). Aujourd'hui converties en taillis ou colonisées par d’autres essences, autochtones comme le Chêne ou exotiques comme le Pin maritime, il ne reste qu’une partie de ces anciennes châtaigneraies. En Ardèche, on comptait en effet 58 000 ha de châtaigneraies, contre aujourd’hui 18 000 ha de forêt anciennes dominées par le Châtaignier (plus 12 000 ha de recolonisation plus récente). Ces châtaigneraies portent un héritage historique et biologique particulier, à la fois issu de l’histoire paysanne et forestière, tant en raison de l'entretien du sous-bois qui y était jadis pratiqué (comme plus largement dans nombre de fo-rêts à l’époque) que dans la présence encore visible aujourd'hui d'arbres pluriséculaires supports d'une faune singulière. La culture de la châtaigne est aujourd’hui en plein renouveau et 5 000 ha sont de nouveau exploités à cette fin.

Couvert forestier

Dans les Hautes-Cévennes, le taux de boisement actuel est de 71 %. Il a presque doublé depuis le milieu du XIXe siècle, date de réalisation de la carte de l'Etat-major car il était alors de 40 %. Ceci n'a pas empêché cependant le défrichement de 11 % des bois de l'époque, qui étaient pour certains anciens. Parmi les forêts actuelles, 30 % seraient anciennes.
Les forêts anciennes
Châtaigneraie (38 %)
Chêne vert (4 %)
Conifères divers (4 %)
Douglas (2 %)
Feuillus divers (15 %)
Forêts claires, jeunes peuplements et coupes (3 %)
Hêtre (11 %)
Mélanges de feuillus et de conifères (9 %)
Mélange de Hêtre et de Sapin pectiné (2 %)
Mélange de Sapin pectiné et d'Épicéa (2 %)
Pin maritime (6 %)
Sapin pectiné (4 %)
Les forêts récentes
Châtaigneraie (22 %)
Chêne vert (3 %)
Conifères divers (7 %)
Douglas (2 %)
Épicéa (2 %)
Feuillus divers (19 %)
Forêts claires, jeunes peuplements et coupes (9 %)
Hêtre (20 %)
Mélanges de feuillus et de conifères (9 %)
Mélange de Hêtre et de Sapin pectiné (1 %)
Mélange de Sapin pectiné et d'Épicéa (1 %)
Pin maritime (2 %)
Pin sylvestre (1 %)
Sapin pectiné (2 %)
Le saviez-vous ?

Hautes-Cévennes
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Partenaires
Le projet « Contribution à l'identification et à la caractérisation des forêts anciennes du Massif central » est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage dans le Massif central avec le fonds européen de développement régional.