Les Cévennes méridionales présentent le plus fort taux de boisement des petites régions naturelles de l’Ardèche avec 80 % de son territoire boisé actuellement. Ce taux a plus que doublé depuis le XIXe siècle. Cependant toutes les forêts du XIXe siècle ne sont plus présentes actuellement : près d’un cinquième des forêts de l'époque auraient été défrichées. Ce territoire présente le plus fort taux de forêt ancienne de tout le département avec 43 % de forêt ancienne au sens strict auquel il faut ajouter 10 % d’anciens vergers de Châtaigniers.
Les forêts anciennes des Cévennes méridionales sont marquées par la présence du Pin maritime (30 %). Cette essence exotique a été introduite à la fi n du XIXe siècle dans les basses Cévennes, sur des terrains gréseux qui lui sont favorables, pour alimenter en bois les mines du Bassin d’Alès. Il s’est développé également dans les vergers de Châtaignier à l’abandon. On retrouve encore une part importante de Châtaignier dans les forêts des Cévennes méridionales (18 % des forêts anciennes). Les mélanges de feuillus et Chêne vert occupent le reste des boisementsde cette région.
Environ 1/5e des forêts récentes des Cévennes méridionales correspond à du Pin maritime. Cette essence a colonisé massivement les terrains abandonnés par l’agriculture ou y a été planté. Les mélanges de feuillus occupent une part comparable, suivis par le Châtaignier (11 %). À noter également la présence du Pin sylvestre.
L'anecdote botanique
Sur ce territoire, 1/5e des forêts anciennes, c'est-à-dire celles qui étaient déjà cartographiées en forêt sur la carte de l’État-major, correspond à d’anciennes châtaigneraies. Ces anciens vergers « d’arbre à pain » (nom local du Châtaignier) ont été plantés, au Moyen Âge, pour les plus anciens, pour la production de farine. La fin du XIXe signe la fin de cet âge d’or avec un fort exode rural, la maladie de l’encre qui ravage les châtaigneraies, et la coupe des vergers de châtaigner pour alimenter en tanin les usines (coupe non toujours suivie d’un reboisement surtout en cas de paturage). Aujourd'hui converties en taillis ou colonisées par d’autres essences, autochtones comme le Chêne ou exotiques comme le Pin maritime, il ne reste qu’une petite partie de ces anciennes châtaigneraies. En Ardèche, on comptait en effet 58 000 ha de châtaigneraies, contre 18 000 ha de forêt anciennes aujourd’hui dominées par le Châtaignier (plus 12.000 ha de recolonisation plus récente). Ces châtaigneraies portent un héritage historique et biologique particulier, à la fois influencé par l’histoire paysanne et forestière, tant en raison de l'entretien du sous-bois qui y était jadis pratiqué (comme plus largement dans nombre de forêts à l’époque) que dans la présence encore visible, aujourd'hui, d'arbres pluriséculaires supports d'une faune singulière. La culture de la châtaigne est aujourd’hui en plein renouveau et 5000 ha sont de nouveau exploités à cette fin. Naguère peu présent en Ardèche, le Pin maritime, plus connu sous le nom de Pin des Landes, se rencontre principalement dans la région des Cévennes ardéchoises. Les terrains gréseux lui sont favorables (environs d’Aubenas et des Vans). Très colonisateur, il envahit rapidement les friches. À la fin du XIXe siècle, il a été introduit dans les basses Cévennes pour produire des étais destinés aux galeries des bassins miniers cévenols (Alès, La Grand’ Combe) et ardéchois (Largentières, Prades).