Le Bas-Vivarais, la plus vaste région naturelle d’Ardèche, présente un taux de boisement actuel de 53 %. Il a presque doublé entre le XIXe siècle et aujourd’hui, mais ceci n’a pas empêché dans le même temps le défrichement de 12 % des forêts anciennes. Le Bas-Vivarais présente une part presque égale de forêt ancienne et récente.
Les forêts anciennes du Bas-Vivarais sont constituées de Chênes de façon quasiment exclusive. En effet, 45 % des surfaces anciennes correspondent à du Chêne pubescent ou sessile, et 32 % à du Chêne vert, auxquels s’ajoutent 9 % de forêt mélangée de chênes vert et pubescent. Pour le reste, 2 % correspondent à des peuplements de Pin. Une petite partie est liée au très rare Pin de Salzmann, espèce endémique que l’on rencontre en particulier dans les forêts de Bannes, Eyrole, Malbosc et du Bois d’Abeau. Le reste est constitué de plantations de Pins exotiques, Pin maritime, Pin noir d’Autriche ou Pin laricio.
À l’image des forêts anciennes du Bas-Vivarais, les forêts récentes sont constituées de Chênes de façon majoritaire : 64 % dont 40 % en chêne pubescent et le reste en Chêne vert ou en mélange des deux. 16 % se constituent d’un mélange de feuillus. On retrouve 2 % en Pin maritime et mélanges de Pin.
L'anecdote botanique
Dans les peuplements denses, les sous-bois sombres abritent peu d’espèces, le Buis, la Garance voyageuse, le Lierre et, en partie méridionale, la Salsepareille. Jusqu’à 600 m d’altitude, les chênaies s’associent à l’Érable de Montpellier et au Cornouiller mâle. Sur sols calcaires et dans les "gras" (ou "grads"), terrains où affleurent des bancs de rochers calcaires, on rencontre le Genêt scorpion, le Filiaire à feuilles larges, l’Aphyllante de Montpellier, le Thym et le Cade. Le bois de Païolive, composé principalement de chênes pubescents associés à d’autres espèces comme le buis, le micocoulier, le térébinthe, est un des sites célèbres du Bas-Vivarais. Parmi les arbres, le Pin de Salzmann constitue une rareté. Ce Pin des moyennes montagnes méditerranéennes a bien failli disparaître, victime des déboisements, du pâturage en sous-bois et des feux de forêt. Il ne restait plus que quelques milliers d’hectares en France au XIXe siècle. Il est aujourd’hui menacé non seulement par les feux mais par la pollution génétique induite par les pins exotiques plantés alentours, avec lesquels il s’hybride. Les charbonniers et autres bouscatiers des gorges de l’Ardèche ont longtemps exploité la forêt et en ont tiré parti. En plus du charbon de bois, qui était produit en forêt, l'écorce de chêne, riche en tanin, était également valorisée et vendue aux tanneries. Quant aux branches plus fines, elles étaient destinées aux boulangers pour allumer leurs fours à bois. Cette longue exploitation a eu une forte influence sur la composition de la forêt actuelle, favorisant le chêne vert au détriment du chêne blanc (pubescent).