Les forêts anciennes - Sucs - Conservatoire botanique national du Massif central

La place des forêts anciennes

Sucs, un territoire particulier

Le pays des Sucs se situe entre la partie nord et sud du Plateau ardéchois, à plus de 1 000 mètres d’altitude. En plus des monts Gerbier de Jonc et Mézenc qui le bordent, il est ponctué de cinq autres volcans péléens en dôme : les sucs de Montfol, Sépoux, Séponet, Taupernas et Lauzière. Le climat montagnard y est rude : neige pendant plusieurs mois, vents très violents soufflant en hiver (notamment la burle), brouillards fréquents dans les vallées, écarts de température très sensibles entre les saisons, pluies abondantes (1 500 mm/an en moyenne) fortement concentrées en septembre-octobre.

En chiffres

38 %

du territoire sont boisés

30 %

des forêts du territoire sont « anciennes »

70 %

des forêts du territoire sont « récentes »

19 %

des forêts présentes au XIX^e siècle sur le territoire ont été défrichées

Sur le territoire

Le Pays des Sucs présente un taux de boisement de 38 %. Depuis le minimum forestier au milieu du XIXe siècle, ce taux a presque triplé. Cependant toutes les forêts du XIXe siècle ne sont plus présentes actuellement : un cinquième a disparu suite aux défrichements. Moins d’un tiers des forêts actuelles (30 %) seraient anciennes.

Les Sucs présentent la plus forte proportion de hêtraies de toutes les autres petites régions naturelles d’Ardèche. En effet, près de la moitié des surfaces forestières de forêts anciennes sont des hêtraies pures. Les sapinières constituent un quart des forêts anciennes.

Les forêts récentes du pays des Sucs sont représentées sur plus d’un tiers par des plantations d’Épicéa. C’est la région d’Ardèche sur laquelle cette essence exotique a le plus été plantée. On trouve cependant une proportion non négligeable de Hêtre (19 %) et de Sapin (13 %).

L'anecdote botanique

En France, l’Épicéa commun peuple spontanément les Alpes du Nord (de 300-400 mètres jusqu’à 2 200-2 500 mètres) et localement les Alpes du Sud, les Vosges et le Jura. Il a largement été introduit en plaine, mais surtout dans les Pyrénées, le Massif central et la Corse. Ses plus beaux peuplements se situent surtout en zone spontanée, dans les Vosges (en particulier la Forêt Domaniale de la Haute-Meurthe), le Jura (Second Plateau, à partir de 1 000 mètres environ) et quelques hautes vallées des Alpes. L’Épicéa commun peut largement vivre jusqu’à 500 ans dans son biotope primaire (forêts de montagne). En 2008, il a été trouvé, en Suède à 950 mètres d'altitude, un bosquet d’épicéas communs de deux mètres de haut dont l'âge a été estimé par la technique de datation au carbone 14, à environ 5 000 ans et le plus âgé à 9 550 ans (dénommé Old Tjikko).

Couvert forestier

Au Pays des sucs, le taux de boisement a presque triplé depuis le milieu du XIXe siècle, date de réalisation de la carte de l'Etat-major, passant de 14 % à l'époque à 38 % aujourd'hui. Cependant, ceci n'a pas empêché, pendant cette période d'un peu plus de 150 ans le défrichement de 19 % des bois de l'époque, qui étaient pour certains anciens. Parmi les forêts actuelles, 30 % seraient anciennes.