Agir en faveur de l’Alysson du Rhône

Partenaires
Ces actions ont été réalisées grâce au soutien de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, du Conservatoire botanique national du Massif central, et du Conservatoire botanique national alpin.

Ces dernières années, le CBN Massif central, avec la contribution du CBN alpin, a rédigé une stratégie en faveur de l’Alysson du Rhône et de ses milieux. Qu’est-ce qu’un PNA, quelles actions ont été prévues en faveur de l’Alysson ? Réponses à suivre dans ces pages…

Qu’est-ce qu’un Plan national d’actions (PNA) ?

Imaginés en 1996 à la suite du Grenelle de l’environnement, les Plans nationaux d’action (PNA) constituent des documents « cadre » permettant de détailler, prioriser et organiser les actions à conduire en faveur de la conservation ou de la restauration d’une espèce ou d’un groupe d’espèces parmi les plus menacées de France, sur une période de 5 à 10 ans.

Illustration PNA

La rédaction et la mise en œuvre des PNA sont l’occasion de réunir différents acteurs (pouvoirs publics, entreprises, associations, propriétaires, gestionnaires, associations) autour d’un enjeu fort de biodiversité et d’une stratégie collective. Ces plans nationaux n’ayant aucune portée réglementaire ni contraignante, leur réussite dépend étroitement de la capacité des acteurs locaux à se mobiliser en faveur des espèces visées et de leurs habitats. Plus de 70 PNA ont déjà été élaborés au bénéfice d’environ 200 espèces animales et végétales françaises.

Outre une partie destinée à rassembler les connaissances, ces PNA visent notamment à organiser un suivi cohérent des espèces concernées, mettre en œuvre des actions coordonnées favorables au maintien ou au rétablissement des espèces et de leurs habitats, informer et sensibiliser les acteurs et publics concernés, et faciliter la prise en compte des espèces et plus généralement de la biodiversité, dans certaines activités humaines.

Pourquoi un PNA en faveur de l’Alysson du Rhône ?

La rédaction et la mise en œuvre d’un PNA Alysson du Rhône sont justifiées par le caractère endémique du taxon et son extrême rareté (présent uniquement en 3 localités (2 communes) de la costière rhodanienne), et par l’évaluation défavorable de son état de conservation. L’espèce est en effet jugée « vulnérable » (VU) dans la liste rouge nationale (2019) tandis que de nouveaux éléments concernant le déclin de l’espèce conduiraient à réévaluer aujourd’hui l’espèce dans la catégorie « en danger » (EN).

La biodiversité végétale, socle de la plupart des réseaux trophiques, assure des fonctions indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes. Son érosion, au même titre que le changement climatique, constitue donc une menace importante à l’équilibre global des milieux aux seins desquels l’être humain s’inscrit, (HOOPER et al. 2012). La disparition d’une espèce endémique est un indicateur de la perte de fonctionnalité et de la bonne qualité de son écosystème. L’Alysson du Rhône, au même titre que les autres espèces endémiques, constitue un patrimoine unique et circonscrit au territoire. Au-delà des conséquences biologiques, sa perte serait également patrimoniale.

C’est dans cet état d’esprit que s’inscrit ce PNA en faveur de l’Alysson du Rhône. Dans la perspective de lui permettre d’aboutir, la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes a été désignée coordinatrice du projet et chargée du suivi de son élaboration et de sa mise en œuvre. Le CBN Massif central est quant à lui en charge de sa rédaction et de son animation, en collaboration avec le CBN alpin.

Outre les actions portées à l’égard de l’Alysson, il s’agit également de proposer la préservation et la restauration de la continuité écologique des milieux susceptibles d’abriter l’espèce.

Alysson du Rhône
Territoire d’action

Le périmètre du PNA correspond à celui de la Costière rhodanienne (12 317 hectares) et plus particulièrement aux 3 secteurs de cette entité écologique qui abritent les populations actuelles d’Alysson du Rhône : les collines de Roche Vautour à Andance (07), de Pierre-Aiguille et des Méjeans à Crozes-Hermitage (26). Les localités où furent observées autrefois l’espèce (Sarras, Arras-sur-Rhône, Saint-Jean-de-Muzols, Tournon-sur-Rhône et Tain-l’Hermitage) sont également incluses dans la Costière.

Ce périmètre a été circonscrit pour ne retenir que les terrains, majoritairement pentus (40° - 83%), situés à l’étage collinéen sous 300 m d’altitude afin d’exclure les plateaux (annonéen et pélussinois en rive droite). Ces derniers possèdent, en effet, une autre organisation des paysages et des végétations différentes. En outre, les collines de Revirand (321m), Châtelet (326m), Montrond (306m), Arras (303m) et Pierre-Aiguille (344 m) ont été intégrées puisque faisant parties du corridor mis en évidence.

Stratégie

La stratégie du PNA vise à répondre à deux enjeux : préserver les dernières populations d’Alysson du Rhône, et permettre une appropriation des enjeux de biodiversité par les acteurs du territoire.

Pour chacun de ces enjeux, le PNA définit des objectifs à atteindre à travers la mise en œuvre d’actions détaillées.

Enjeu 1 – Pour la préservation des dernières populations d’Alysson du Rhône

Enjeu 2 – Pour une appropriation des enjeux de biodiversité par les acteurs du territoire