Le Syndicat Mixte des Vallées de la Veyre et de l'Auzon (SMVVA) porte depuis 2016 une opération de distribution gratuite de sachets de graines de fleurs sauvages locales, dans le cadre de sa politique environnementale.
Ce projet innovant a pour objectif d'inviter les habitants du territoire à participer à l’abandon de l’emploi de pesticides dans leur commune : "au lieu de désherber, semez des fleurs sauvages locales en pieds de murs sur l'espace public". Cette action contribue à préserver la qualité de l’eau et à favoriser la biodiversité.
Pour produire ces sachets de graines de plantes locales, le SMVVA a fait appel à l'expertise du Conservatoire botanique national (CBN) du Massif central pour identifier et collecter des espèces intéressantes pour le projet ; à Pierre Feltz (jardinier et formateur indépendant) pour des essais de mises en production, de tri et pour la rédaction de fiches d'itinéraires techniques ; et enfin à l'ESAT des Cardamines à Veyre Monton pour la production à plus grande échelle des espèces choisies, le tri et la mise en sachets (avec l'aide de l'ESAT de Saint Sandoux pour cette dernière étape). Ce projet bénéficie des financements de l'Agence de l'eau Loire Bretagne, de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, du Conseil départemental du Puy de Dôme, du Leader GAL Val d'Allier et du SMVVA.
Cette opération connaît un réel succès et plus de 6000 sachets de graines en mélange ont été distribués au printemps 2021. De plus gros conditionnements sont également proposés aux communes pour végétaliser leurs espaces publics.
Arrivées en France avec le développement de l’agriculture au cours de la période néolithique (il y a environ 6 000 ans), ces plantes ont accompagné les lots de semences de céréales originaires du croissant fertile et se sont disséminées au fil des déplacements humains et d’animaux domestiqués.
La majorité des plantes messicoles a régressé en France à partir des années 1950, plus particulièrement avec l’accélération des changements de certaines pratiques agricoles (herbicides, labour profond, cultures intermédiaires, tri ses semences...).
Bien que toute la France soit concernée par la préservation des plantes messicoles, les enjeux se concentrent sur la région méditerranéenne et les zones de moyennes montagnes où les dominent la culture de céréales fourragères et l’élevage du bétail. Un plan d’action coordonné par le ministère de l’environnement est mis en œuvre pour préserver les espèces les plus menacées tandis que les agriculteurs ont un rôle déterminant à jouer pour enrayer le déclin des messicoles : labour superficiel à l’automne, céréales semées avant l’hiver, diminution de l’irrigation, de la fertilisation et de l’emploi d’herbicides, rotations courtes...