Dans le cadre des Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) mises en œuvre dans le cadre des précédentes Politiques agricoles communes (PAC), le Conservatoire botanique a élaboré de nombreux guides techniques pour aider les exploitants et contrôleurs à identifier les espèces indiquant l'équilibre agro-écologique des végétations prairiales…
Ces dernières années, promouvoir une agriculture doublement performante pour concilier compétitivité et respect de l’environnement est devenu un enjeu phare. Parmi les nombreux moyens mis en œuvre pour répondre à cet enjeu, les Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) ont constitué un outil efficace pour accompagner le changement de pratiques agricoles afin de réduire les pressions agricoles sur l’environnement ; et maintenir les pratiques favorables là où il existait un risque de disparition de ces dernières ou de modification en faveur de pratiques moins respectueuses de l’environnement.
Sur certains territoires « à enjeux localisés » de maintien de la richesse floristique des prairies naturelles, des MAEC particulières ont été proposées. Ces mesures ont été, en général, mises en œuvre ponctuellement sur des parcelles accueillant des végétations diversifiées et typiques de milieux de bonne qualité écologique.
Sur chaque parcelle, la mesure contractualisée entre l’agriculteur et l’État consiste à garantir la présence d'espèces parmi la liste des plantes indicatrices de la qualité écologique des prairies naturelles fournie par la structure porteuse du projet agro-environnemental et climatique du territoire considéré. Le versement des aides est ainsi conditionné par la présence de plantes qui indiquent le bon état écologique des végétations prairiales.
À cet égard, le Conservatoire botanique est souvent sollicité par les professionnels agricoles et les gestionnaires d’espaces naturels pour définir les listes des plantes indicatrices les plus pertinentes pour chaque territoire agricole et éditer des guides d'aide à leur identification.
Aujourd'hui, dans le cadre de la nouvelle stratégie agroenvironnementale et climatique européenne 2023-2027, les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) continuent de constituer un des outils majeurs pour accompagner le changement de pratiques agricoles.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le CBN Massif central et le CBN alpin ont accompagné la DRAAF et les opérateurs régionaux pour que les agriculteurs désirant contractualiser les MAEC herbagères et pastorales puissent disposer d’un guide d’aide à la reconnaissance des plantes indicatrices qui certifient le bon état écologique des parcelles candidates. 66 groupes d’espèces et espèces de plantes, réparties selon 6 grandes régions écologiques au sein du territoire régional, ont été minutieusement choisis pour conditionner l’attribution des aides financières. Des fiches présentent en détail les groupes et espèces ciblées ; des listes et grilles indicatrices en fin d’ouvrage complètent utilement l’analyse sur le terrain.
Si ces MAE ont permis de nouer un réel dialogue entre écologues, conseillers et exploitants agricoles quant à la préservation d’une flore prairiale diversifiée, il reste aujourd’hui à mettre en œuvre un dispositif plus global de paiement pour services environnementaux (PSE), permettant de rémunérer les exploitants agricoles pour leur contribution à la réalisation de ces services. Ces dispositifs pourraient alors reprendre l’approche par des listes d’espèces pour évaluer ces services. Affaire à suivre…
Tous les guides élaborés depuis 2012 par le Conservatoire demeurent disponibles en téléchargement :