L. OLIVIER / CBNMC

Les trachéophytes de la Haute-Loire

État de connaissances

Les informations sur la flore du département de la Haute-Loire disponibles au CBN Massif central proviennent majoritairement d'inventaires de terrain (pour plus de 90% des informations), et d’herbiers pour le reste des informations. Les données récentes représentent plus des 3/4 des données collectées, avec une part principale venant des travaux du CBN Massif central.

471010
informations floristiques
Relevés floristiques
Voir l'affichage secondaire
Pression d'observation
Origine des informations et observations capitalisées
33246données d'origine bibliographique
9816données originaires d’herbiers
427948données d'inventaires et diverses données de terrain
321220données collectées par le personnel du CBN
149790données issues des travaux hors CBN
Temporalité des données
30526 données historiques
78243 données anciennes
362241 données récentes
Diversité et éléments patrimoniaux de la Haute-Loire
Diversité taxonomique

La flore indigène du département de la Haute-Loire s'élève à plus de 1600 taxons (espèces et sous-espèces), sans prendre en compte les espèces non indigènes (121) ou d'indigénat douteux (141), chiffre à comparer aux 5000 espèces spontanées présentes sur le territoire national. La Haute-Loire abrite sur son territoire quelques espèces d'importance nationale, comme le Bouleau nain (Betula nana) et la Lysimaque à fleurs en thyrse (Lysimachia thyrsiflora) sur la Margeride, la Calamagrostide négligée (Calamagrostis neglecta) et la Renoncule à fleurs latérales (Ranunculus lateriflorus) sur le Devès.

d'informations sur Biodiv'AURA
1899 taxons
dont
1634 indigènes connus
141 indigènes douteux
124 exogènes
Nombre d'espèces par maille
Taxons menacés
Liste rouge nationale Liste rouge régionale
EW
0 0
RE
1 7
CR
1 48
EN
9 101
VU
14 90
NT
35 109
Au niveau national, 60 taxons signalés dans le département de la Haute-Loire sont inscrits sur la liste rouge de la flore menacée de France (catégories en danger critique de disparition CR, en danger de disparition EN, vulnérable VU), avec 49 d’entre eux qui ont été revus depuis moins de 20 ans sur au moins une localité, les autres taxons ayant pour certains disparus depuis longtemps.
La Laîche dioïque (Carex dioica), classée vulnérable sur la liste rouge nationale et en danger de disparition en ex-région Auvergne n’est connue que récemment dans de rares stations de tourbières en Haute-Loire dans le Mézenc aux Estables.
Le Sainfoin des sables (Onobrychis arenaria subsp. arenaria), en danger de disparition en France et classé vulnérable sur la liste rouge régionale n’est observé en Haute-Loire que dans les Limagnes du brivadois sur des pelouses sèches et des ourlets thermophiles.
Le Buplèvre à ombelles réduites (Bupleurum subovatum) en danger de disparition en France n’est qu’observé récemment dans le département à Rosières dans l’Emblavès, sur des moissons marno-calcaires.
Autre espèce messicole, la Cameline à petits fruits (Camelina microcarpa) en danger critique d’extinction en ex-région Auvergne est présente actuellement en Haute-Loire dans les Limagnes du brivadois, le bassin du Puy-en-Velay ainsi que dans le nord-ouest du Devès.
Plusieurs taxons inscrits sur la liste rouge de la flore menacée en France n’ont pas été revus en Haute-Loire, comme le Rossolis à longues feuilles (Drosera longifolia) dans les stations de tourbières, la Sauge d’Ethiopie (Salvia aethiopis) sur les pelouses sèches et les friches thermophiles ou encore l’Aspérule des champs (Asperula arvensis) et le Polycnème des champs (Polycnemum arvense), espèces des moissons ou des cultures, probablement disparu de nos jours ou avec des effectifs très faibles, en raison de l’intensification des pratiques agricoles.
Enjeux de conservation en Haute-Loire
Taxons à enjeux de conservation
En Haute-Loire, il y a 144 espèces à enjeux de conservation
Betula nana - A. DESCHEEMACKER / CBNMC
Taxons indigènes protégés
- 4 taxons indigènes protégés inscrits à la DH
- 36 taxons indigènes protégés au niveau national
- 65 taxons indigènes protégés au niveau régional
Au niveau régional, ce sont 65 autres taxons protégés sur l’Auvergne qui sont présents dans le département, dont 58 qui ont fait l’objet d’observations récentes de moins de 20 ans. Ces taxons protégés régionalement se rencontrent dans tout type de milieux, à commencer par les zones humides : la Laîche cespiteuse (Carex cespitosa) dans des bas-marais et prairies ourlifiées, la Canneberge (Vaccinium oxycoccos) et la Laîche pauciflore (Carex pauciflora) dans les tourbières, le Cératophylle submergé (Ceratophyllum submersum) et l’Élatine à six étamines (Elatine hexandra) dans les étangs et les vases exondées, l’Orme lisse (Ulmus laevis) dans les ripisylves, ou encore le Jonc de Gérard (Juncus gerardi) et le Pissenlit de Bessarabie (Taraxacum bessarabicum) dans les sources minérales (milieux remarquables et très particuliers en Auvergne) ; les coteaux calcaires des Limagnes du Brivadois avec l’Ophrys araignée (Ophrys aranifera), l’Ophrys bécasse (Ophrys scolopax), l’Ophrys verdissant (Ophrys virescens), l’Orchis militaire (Orchis militaris) ou encore la Luzerne de Montpellier (Medicago monspeliaca) ; les milieux forestiers et leurs lisières accueillent avec la Céphalanthère blanche (Cephalanthera damasonium), l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla) ou encore le Lys martagon (Lilium martagon) ; le Lycopode à feuilles de genévrier (Lycopodium annotinum subsp. annotinum) et la Luzule jaunâtre (Luzula luzulina) dans les forêts de montagne ; les landes avec l’Hélianthème en ombelle (Cistus umbellatus) ; enfin les milieux rocheux avec la Doradille du Forez (Asplenium foreziense), l’Androsace rosée (Androsace halleri) ou encore l’Ail jaune (Allium flavum).
Gagea bohemica
Taxons exotiques
En Haute-Loire, il y a 38 espèces exotiques envahissantes.
Les plantes exotiques envahissantes sont particulièrement bien présentes dans les vallées alluviales et sur tout le réseau hydrographique, où elles colonisent l’eau libre ou les terrasses alluviales, friches comme forêts, au détriment des espèces indigènes dont elles entraînent la régression ou la disparition.
Sur les 38 plantes exotiques envahissantes (espèces, sous-espèces ou hybrides) connues sur le département de la Haute-Loire, 5 sont inscrites sur la liste des Espèces exotiques préoccupantes pour l’Union européenne, pour lesquelles une action doit être envisagée afin de réduire les effectifs et atténuer les impacts. 3 d’entre elles colonisent les eaux libres : le Grand lagarosiphon (Lagarosiphon major), l’Elodée de Nutall (Elodea nuttallii), et surtout la Jussie (Ludwigia grandiflora) qui peut recouvrir les pièces d’eau avec ses pousses démesurées. La Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), qui peut provoquer allergies et brûlures, est présente en bordure de forêts alluviales ou de cours d’eau. L’Ailanthe (Ailanthus altissima) est lui un arbuste très envahissant qui colonise les pelouses et friches de ses nombreux rejets. L’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), qui provoque des allergies sévères, est bien implantée dans les secteurs de basses altitudes du département, sur des sols perturbés et plutôt riches, cultures de tournesol ou de maïs, friches et terrasses alluviales. Elle fait l’objet d’une campagne annuelle d’éradication. Les renouées asiatiques (Reynoutria gr. japonica), bien qu'absentes de la liste européenne, ont malheureusement un impact fort en bordure de cours d'eau et sur le réseau routier. Des mesures de gestion et de prévention doivent être menées pour éviter leur propagation. Signalons également l'Eragrostide à épis courbes (Eragrostis curvula), grande graminée originaire d'Afrique australe, qui forme d'importants peuplements monospécifiques non pâturés sur quelques prairies.
Ailanthus altissima - S. PERERA / CBNMC
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Téléchargez le tableau complet des listes de taxons (exotiques, à enjeux de conservation, protégés, listes rouges...)

Actions de conservation
Suivi d'espèces
Prélèvements à des fins conservatoires