Végétations agropastorales
Le Mézenc se caractérise par un paysage ouvert, avec de nombreuses prairies de fauche très fleuries et de vastes pâturages où l’élevage bovin est dominant. Ces prairies mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation) participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie fauchée fraîche montagnarde à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Trisète jaunâtre (Trisetum flavescens), la Prairie pâturée montagnarde à Fétuque noircissante (Festuca nigrescens) et Crételle (Cynosurus cristatus), ou encore la Prairie fauchée montagnarde à Violette jaune (Viola lutea) et Trisète jaunâtre (Trisetum flavescens). Le climat du Mézenc, plus sec que la plupart des montagnes de l'ouest du Massif central a permis le développement de prairies de fauche diversifiées à des altitudes beaucoup plus élevées qu'ailleurs : l’air estival plus sec permet de faire sécher le foin jusqu’à plus de 1400 m d'altitude. La grande diversité floristique héritée de plusieurs siècles de traditions pastorales est d'ailleurs à l'origine de fourrages plus riches sur les plans nutritifs et organoleptiques que d’autres massifs montagneux, entrant aujourd’hui principalement dans l'alimentation des races bovines sujettes à l’appellation d’origine protégée « Fin gras du Mézenc ». Les pelouses maigres sur des sols plus ou moins acides (nardaies) ou liées aux milieux rocheux, sont également très présentes, parfois en mosaïque avec des landes, et constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. Citons en exemple la Pelouse montagnarde subcontinentale acidiclinophile à Œillet deltoïde (Dianthus deltoides) et Fétuque paniculée (Patzkea paniculata), ou encore la Pelouse mésohygrophile à Nard raide (Nardus stricta) et Jonc squarreux (Juncus squarrosus). On observe également des végétations à caractère humide sur des nombreux secteurs de sources et suintements, globalement en bon état de conservation mais qui sont menacées par le drainage et l’intensification du pâturage. Au nord, plus bas en altitude, l’occupation du sol se diversifie via l’élargissement des vallées qui permet la présence de cultures céréalières et maraichères. Les milieux agropastoraux, qui participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle, sont en bon état global de conservation mais restent sous la menace de l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.