Cirque des Boutières - PM. LEHENAFF / CBNMC

Les végétations du Mézenc

État des connaissances

Avec 990 relevés, le Meygal appartient aux régions naturelles les mieux prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés proviennent en grande partie de travaux, la plupart récents, du CBN Massif central (70%). Les données plus anciennes (25%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment LEMÉE G. (1953), des observations de MISSET C. et celles de SCHAMINEE J. & HENNEKENS S.

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

926 relevés phytosociologiques
& 64 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
50.75 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
43données d'origine bibliographique
947données d'inventaires et diverses données de terrain
697données collectées par le personnel du CBN
293données issues des travaux hors CBN
84données analysées
842données à analyser
Temporalité des données
16 données historiques
233 données anciennes
741 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux du Mézenc

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
Le Mézenc se caractérise par un paysage ouvert, avec de nombreuses prairies de fauche très fleuries et de vastes pâturages où l’élevage bovin est dominant. Ces prairies mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation) participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie fauchée fraîche montagnarde à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Trisète jaunâtre (Trisetum flavescens), la Prairie pâturée montagnarde à Fétuque noircissante (Festuca nigrescens) et Crételle (Cynosurus cristatus), ou encore la Prairie fauchée montagnarde à Violette jaune (Viola lutea) et Trisète jaunâtre (Trisetum flavescens). Le climat du Mézenc, plus sec que la plupart des montagnes de l'ouest du Massif central a permis le développement de prairies de fauche diversifiées à des altitudes beaucoup plus élevées qu'ailleurs : l’air estival plus sec permet de faire sécher le foin jusqu’à plus de 1400 m d'altitude. La grande diversité floristique héritée de plusieurs siècles de traditions pastorales est d'ailleurs à l'origine de fourrages plus riches sur les plans nutritifs et organoleptiques que d’autres massifs montagneux, entrant aujourd’hui principalement dans l'alimentation des races bovines sujettes à l’appellation d’origine protégée « Fin gras du Mézenc ». Les pelouses maigres sur des sols plus ou moins acides (nardaies) ou liées aux milieux rocheux, sont également très présentes, parfois en mosaïque avec des landes, et constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. Citons en exemple la Pelouse montagnarde subcontinentale acidiclinophile à Œillet deltoïde (Dianthus deltoides) et Fétuque paniculée (Patzkea paniculata), ou encore la Pelouse mésohygrophile à Nard raide (Nardus stricta) et Jonc squarreux (Juncus squarrosus). On observe également des végétations à caractère humide sur des nombreux secteurs de sources et suintements, globalement en bon état de conservation mais qui sont menacées par le drainage et l’intensification du pâturage. Au nord, plus bas en altitude, l’occupation du sol se diversifie via l’élargissement des vallées qui permet la présence de cultures céréalières et maraichères. Les milieux agropastoraux, qui participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle, sont en bon état global de conservation mais restent sous la menace de l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.
Végétations forestières
Le Mézenc est actuellement assez peu boisé, et compte un taux de boisement de 27%. Parmi les forêts actuelles, 21% seraient anciennes, ce qui est inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 3,4 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 26% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de Pin sylvestre, et dans une moindre mesure de mélanges de feuillus avec une part de conifères. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 3% des forêts anciennes.