Les charophytes de l'Allier - Conservatoire botanique national du Massif central

État de connaissances

Avec 62 mentions de Characées, le département de l’Allier se place parmi les départements du Massif central comptabilisant le plus faible nombre de données (devant le Cantal et la Haute-Loire). Celles-ci proviennent très majoritairement de deux publications. D'une part, de "l'apport de la flore des étangs à la connaissance écologique du Bourbonnais (FELZINES J.-C. 1977) et d'autre part, de l’étude menée en 2013 par le Conservatoire botanique national du Massif central en vue de la caractérisation des herbiers à Characées (NICOLAS S. 2013). Cette dernière étude a considérablement fait progresser le niveau de connaissances des Characées dans l'Allier et plus globalement en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, plus de la moitié des observations se rattachent à des données anciennes. En 2021, via le programme "Amélioration des connaissances relatives aux Charophytes en région Auvergne-Rhône-Alpes", le CBN Massif central mettra l'accent sur le département de l'Allier. Par ailleurs, il serait nécessaire de numériser les principaux travaux du XXe siècle relatifs aux Charophytes, en particulier ceux de l'Abbé Hy (1913) et du chanoine Robert Corillion (1957).

Inventaire des projets

informations floristiques

Relevés floristiques

Origine des informations et observations capitalisées

37données d'origine bibliographique

0donnée originaire d’herbiers

25données d'inventaires et diverses données de terrain

25données collectées par le personnel du CBN

37données issues des travaux hors CBN

Temporalité des données

0 donnée historique

37 données anciennes

25 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux de l'Allier

Diversité taxonomique

Malgré le faible nombre de données disponibles, huit espèces sont actuellement répertoriées dans le département de l’Allier : Chara braunii, C. globularis, C. vulgaris, Nitella flexilis, N. gracilis, N. syncarpa, N. translucens et Nitellopsis obtusa. Seules deux d’entre elles n’ont pas fait l’objet d’observations récentes (Chara braunii et Nitella syncarpa). L’Allier est taxonomiquement plus riche que les départements de la Loire, de la Haute-Loire et du Cantal, mais cependant plus pauvre que l’Ardèche, le Rhône et le Puy-de-Dôme (abritant respectivement 10, 10 et 13 espèces). À la différence d’autres territoires, l’Allier présente de fortes potentialités d’accueil pour les Characées. En effet, les régions naturelles présentent des configurations contrastées et abritent de nombreux plans d’eau (mares, étangs, gravières, autres exploitations en situation alluviales, etc.). Un certain nombre d’espèces seront sans nul doute découvertes en 2021 et dans les années à venir.

d'informations sur Biodiv'AURA

Taxons menacés

	Liste rouge nationale	Liste rouge régionale
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Parmi les 8 espèces connues de l’Allier, trois sont menacées d’après la pré-évaluation du niveau de menace des Characées en Auvergne et l’ouest Rhône-Alpes (Labroche, 2019) : Nitella gracilis et N. syncarpa au rang « en danger » et N. translucens au rang « vulnérable ».
Nitella gracilis n’est actuellement connue que dans deux localités dans le Massif central, l’une se situant dans le Puy-de-Dôme, l’autre dans l’Allier, au sein de la commune de Saint-Martin-des-Lais. Nitella syncarpa est également rare dans le Massif central. Cette espèce a récemment été mentionnée dans deux localités (départements de la Loire et du Rhône). En 1981, cette Nitelle fut mentionnée à Paray-le-Frésil, dans l’étang Notre Dame situé à l’extrémité nord du département de l’Allier. Cette localité mériterait d’être revisitée.

Enjeux de conservation dans l'Allier

Taxons à enjeux de conservation

Seuls deux taxons des eaux saumâtres sont protégés en France (Lamprothamnium papulosum en région aquitaine et Tolypella salina en France métropolitaine). Aucune de ces espèces n'est présente dans le département de l'Allier.

Mare à characées - S. Nicolas / CBN Massif central

Taxons indigènes protégés

Actions de conservation

Les characées sont considérées comme des espèces indicatrices de milieux aquatiques préservés de l’eutrophisation (bien que quelques espèces soient capables de se maintenir dans des eaux eutrophes). L’eutrophisation des zones humides et des milieux aquatiques, souvent due à des pratiques agricoles intensives, constitue la principale menace pesant sur les Characées. Le drainage des prairies humides, la populiculture en situation alluviale, l’extension des zones urbaines constituent d’autres menaces directes. Par ailleurs, les nombreuses exploitations de matériaux en situation alluviale (gravières, ballastières, etc.) peuvent impacter des espèces très rares de Characées comme Tolypella intricata (inféodée aux milieux pelousaires et prairiaux humides) et bénéficier à d’autres espèces de Characées.