Truc de Fortunio - PM. LEHENAFF / CBNMC

Les végétations de la Margeride

État des connaissances

Avec 855 relevés, la Margeride appartient aux régions naturelles les mieux prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés provenant du CBN Massif central, la plupart récents, sont majoritaires (52%). Les données plus anciennes (26%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment SOUCHON C. (1965), STIEPERAERE H. (1990) et BILLY F. (1997, 2000, 2002).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

833 relevés phytosociologiques
& 22 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
71.97 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
50données d'origine bibliographique
805données d'inventaires et diverses données de terrain
443données collectées par le personnel du CBN
412données issues des travaux hors CBN
113données analysées
720données à analyser
Temporalité des données
184 données historiques
42 données anciennes
629 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux de la Margeride

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
La Margeride se caractérise par un climat rude, des terres pauvres, peu fertiles, avec une faible réserve en eau, qui ont été exploitées historiquement par un mode particulier avec une rotation de culture de seigle et plantations de Pin sylvestre, afin d'en tirer le meilleur profit. Le pâturage ovin était également très présent puis a diminué au profit de l'élevage bovin, aujourd'hui prépondérant. Les pâtures et prairies de fauche sont principalement présentes et majoritaires sur les secteurs moins hauts de la Margeride, avec en guise de bocage des alignements de Frêne. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), la Prairie pâturée montagnarde à Fétuque noircissante (Festuca nigrescens) et Crételle (Cynosurus cristatus), ou encore la Prairie fauchée montagnarde à Violette jaune (Viola lutea) et Trisète jaunâtre (Trisetum flavescens). Plus haut en altitude, il est plus facile d’observer des pelouses maigres patrimoniales, notamment acidiphiles, comme par exemple la Pelouse mésohygrophile à Nard raide (Nardus stricta) et Jonc squarreux (Juncus squarrosus), ou encore la Pelouse atlantico-montagnarde acidiclinophile à Œillet des forêts (Dianthus seguieri subsp. pseudocollinus) et Fenouil des Alpes (Meum athamanticum). On observe également un maillage dense de zones de sources, de prairies humides et de tourbières qui constitue un immense réservoir de biodiversité exceptionnel tant au plan patrimonial qu’en termes de diversité et de fonctionnalité. Ces milieux agropastoraux, qui participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle, doivent être préservés face aux menaces de l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.
Végétations forestières
La Margeride est actuellement fortement boisée, et compte un taux de boisement de 53%. Parmi les forêts actuelles, 34% seraient anciennes, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 2,7 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 12% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de Pin sylvestre, et dans une moindre mesure de de Sapin et de Hêtre. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 6% des forêts anciennes.