Truc de Fortunio - PM. LEHENAFF / CBNMC

Le territoire de la Margeride

Contexte géologique et géomorphologique

Le massif de la Margeride est de nature granitique au sud et métamorphique au nord. Le granite de la Margeride, un granite porphyroïde calco-alcalin à mégacristaux, constitue la roche principale bien que des ilots de leucogranites soient également présents. Les roches métamorphiques au nord correspondent essentiellement à des gneiss et des micaschistes. Quelques affleurements volcaniques et sédimentaires s'observent au nord-ouest dans le Cantal. La Margeride constitue un témoin majeur de l'ancienne chaîne hercynienne à l'instar d'autres entités du Massif central comme le Livradois ou la Montagne limousine. L'orogénèse hercynienne (entre -400 et -340 millions d'année) conduit à la compression des blocs qui s'accentue et produit les premières marques de fusion et la formation de magmas sous forme de granite qui s'injecte dans les roches métamorphiques. Le massif de la Margeride se forme réellement autour de -320 millions d'années avant de s'aplanir sous l'érosion durant l'ère secondaire. La surrection de Alpes provoque la remontée du massif qui correspond dès lors sur le plan géomorphologique à un horst. Les roches étant de résistance inégale, des blocs de granit résistant à l'érosion s'empilent formant des "tors", notamment sur les points hauts et sur les croupes. Le massif ne comporte par contre aucune trace d'érosion glaciaire.

Altitudes
Altitudes de la région naturelle
1497m max. (Mont Mouchet)
1025m moy.
500m min. (Cours d'eau la Cronce (au lieu-dit du Sauzet))
Contexte climatique et biogéographique

Le massif de la Margeride est concerné par un climat semi-continental à tendance montagnarde avec une influence atlantique relativement marquée, surtout sur le versant ouest. Les précipitations y sont assez réduites compte-tenu de l'altitude (environ 900 mm/an en moyenne) du fait de la relative position d'abri qu'offrent les reliefs des monts du Cantal. L'hiver est rude avec un manteau neigeux persistant plusieurs mois et des températures très basses, surtout sur les secteurs les plus hauts. La moyenne annuelle des températures est plus importante sur les secteurs plus bas, que ce soit sur le versant ouest ou le versant est (entre 8 et 10°C) contre environ 7°C pour la partie centrale.

Pluviométrie
de la Margeride
Isothermes
de la Margeride
Paysages et étagements de végétations
Étages de végétation
Voir à l'échelle du département
Occupation des sols
Voir à l'échelle du département

La Margeride se caractérise par des terres pauvres, peu fertiles, avec une faible réserve en eau, qui ont été exploitées historiquement par un mode particulier avec une rotation de culture de seigle et plantations de Pin sylvestre, afin d'en tirer le meilleur profit. Le pâturage ovin était également très présent puis a diminué au profit de l'élevage bovin, aujourd'hui prépondérant. Ces pâtures et autres prairies sont principalement présentes et majoritaires sur les secteurs moins hauts de la Margeride, avec en guise de bocage des alignements de Frêne. Ces secteurs sont également assez riches en boisements de Pin sylvestre, essence pionnière de recolonisation. Les secteurs plus hauts sont dominés par les végétations forestières, des hêtraies et principalement des plantations d'Epicéa qui ont été favorisées à partir du XXe siècle. Ces plantations ont diminué les surfaces de landes et de parcours autrefois plus abondants. L'érosion du substrat granitique a généré des creusements en alvéoles dans lesquels des végétations humides se sont développées. Ce sont principalement des tourbières, formées lors des dernières glaciations et qui se maintiennent grâce au climat rude la Margeride. Elles abritent des espèces nordiques qui atteignent leurs limites méridionales (Bouleau nain, Saule des lapons).

En chiffres
951 km²
77 communes
61% de la région naturelle
situés en Haute-Loire
64 mailles 5x5 km