Végétations agropastorales
Le Devès se caractérise par un paysage équilibré entre les systèmes prairiaux et culturaux. La présence des cultures est significative, depuis plusieurs siècles, grâce à la fertilité des terres et la bonne réserve en eau, dues aux matériaux volcaniques. Les prairies temporaires et cultures sont exploitées, avec céréales et légumineuses, notamment la lentille verte du Puy au nord-est (qui bénéficie d'une AOP depuis 2008). Les diverses prairies de fauche sont également présentes mais sans être aussi prépondérantes que les pâtures, où l’élevage bovin est passé au premier plan devant l’élevage ovin. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation très fort dans cette région naturelle dont l'intensification des pratiques agricoles s'est accélérée ces dernières années. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), la Prairie de fauche hygrophile à Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) et à Œnanthe à feuilles de peucédan (Oenanthe peucedanifolia), ou encore la Prairie pâturée montagnarde à Fétuque noircissante (Festuca nigrescens) et Crételle (Cynosurus cristatus). Les plus rares secteurs de pelouses maigres, affiliées à des sols neutres, sont à conserver puisqu’ils constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. Ces pelouses riches en espèces, pouvent abriter localement des espèces peu fréquentes et protégées, et ont une phénologie étalée permettant d’offrir un habitat riche et varié pour la faune. Citons en exemple la Pelouse vivace mésoxérophile collinéenne à Centaurée de Timbal (Centaurea jacea subsp. timbalii) et Brachypode rupestre (Brachypodium rupestre), ou encore la Pelouse vivace thermophile de l’étage collinéen à Fléole fausse-fléole (Phleum phleoides) et Fétuque de Léman (Festuca lemanii). Le système de haies séparant les parcelles peut être assez dense sur de rares secteurs mais assez lâche à l’échelle de la région. Les milieux agropastoraux, qui participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle, sont cependant menacés par l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. La diminution des praires de fauche, converties en prairies artificielles, est un bon révélateur de cette intensification. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.