S. PERERA / CBNMC

Les végétations du Devès

État des connaissances

Avec 1645 relevés, le Devès est la région naturelle la plus prospectée du département de la Haute-Loire. Les relevés proviennent en grande partie de travaux, la plupart récents, du CBN Massif central (69%). Les données plus anciennes (10%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment BILLY F. (1997, 2000, 2002, FRAIN M. (1981, 1991) et des observations de TORT M.

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

1566 relevés phytosociologiques
& 79 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
43.59 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
37données d'origine bibliographique
1608données d'inventaires et diverses données de terrain
1142données collectées par le personnel du CBN
503données issues des travaux hors CBN
192données analysées
1374données à analyser
Temporalité des données
102 données historiques
66 données anciennes
1477 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux du Devès

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
Le Devès se caractérise par un paysage équilibré entre les systèmes prairiaux et culturaux. La présence des cultures est significative, depuis plusieurs siècles, grâce à la fertilité des terres et la bonne réserve en eau, dues aux matériaux volcaniques. Les prairies temporaires et cultures sont exploitées, avec céréales et légumineuses, notamment la lentille verte du Puy au nord-est (qui bénéficie d'une AOP depuis 2008). Les diverses prairies de fauche sont également présentes mais sans être aussi prépondérantes que les pâtures, où l’élevage bovin est passé au premier plan devant l’élevage ovin. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation très fort dans cette région naturelle dont l'intensification des pratiques agricoles s'est accélérée ces dernières années. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), la Prairie de fauche hygrophile à Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) et à Œnanthe à feuilles de peucédan (Oenanthe peucedanifolia), ou encore la Prairie pâturée montagnarde à Fétuque noircissante (Festuca nigrescens) et Crételle (Cynosurus cristatus). Les plus rares secteurs de pelouses maigres, affiliées à des sols neutres, sont à conserver puisqu’ils constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. Ces pelouses riches en espèces, pouvent abriter localement des espèces peu fréquentes et protégées, et ont une phénologie étalée permettant d’offrir un habitat riche et varié pour la faune. Citons en exemple la Pelouse vivace mésoxérophile collinéenne à Centaurée de Timbal (Centaurea jacea subsp. timbalii) et Brachypode rupestre (Brachypodium rupestre), ou encore la Pelouse vivace thermophile de l’étage collinéen à Fléole fausse-fléole (Phleum phleoides) et Fétuque de Léman (Festuca lemanii). Le système de haies séparant les parcelles peut être assez dense sur de rares secteurs mais assez lâche à l’échelle de la région. Les milieux agropastoraux, qui participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle, sont cependant menacés par l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. La diminution des praires de fauche, converties en prairies artificielles, est un bon révélateur de cette intensification. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.
Végétations forestières
Le Devès est actuellement assez peu boisé, et compte un taux de boisement de 22%. Parmi les forêts actuelles, 33% seraient anciennes, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 2,4 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 19% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de Pin sylvestre, et dans une moindre mesure de mélanges de conifères avec une part de feuillus. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 8% des forêts anciennes.