S. PERERA / CBNMC

Les végétations de la Vallée et gorges du Haut-Allier

État des connaissances

Avec un peu moins de 920 relevés, la vallée et les gorges du Haut-Allier appartiennent aux régions naturelles les mieux prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés provenant du CBN Massif central, la plupart récents, sont majoritaires (58%). Les données plus anciennes (23%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment BILLY F. (1997, 2000, 2002) et FRAIN M. (1991).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

797 relevés phytosociologiques
& 122 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
90.73 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
186données d'origine bibliographique
733données d'inventaires et diverses données de terrain
536données collectées par le personnel du CBN
383données issues des travaux hors CBN
162données analysées
635données à analyser
Temporalité des données
164 données historiques
48 données anciennes
707 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux de la Vallée et gorges du Haut-Allier

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
La vallée et les gorges du Haut-Allier se caractérisent par des reliefs contraignants qui restreignent l’exploitation des milieux ouverts, plus présents par conséquent sur des secteurs de fond de vallée et aux zones de confluences où les terres deviennent plus fertiles. Des terrasses agricoles ont cependant été mises en place, depuis très longtemps, sur les versants les mieux exposés, plus propices à la culture de la vigne et aux vergers. Les prairies pâturées (pâturage bovin de préférence et secondairement ovin) sont plus présentes sur les versants tandis que les prairies fauchées sont plus dominantes en fond de vallon. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Sauge des prés (Salvia pratensis) et Trèfle de molineri (Trifolium incarnatum var. molinerii), ou encore la Prairie pâturée collinéenne à Luzule champêtre (Luzula campestris) et Crételle (Cynosurus cristatus). Les systèmes pelousaires sont très présents dans cette région naturelle, à commencer par les pelouses liées aux milieux rocheux, des pelouses sèches malheureusement de plus en plus gagnées par les friches et les fourrés, à l'image de la Pelouse vivace thermophile des roches basaltiques à Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon) et Fétuque d’Auvergne (Festuca arvernensis), en régression à cause de la déprise agricole et abritant pourtant des espèces rares, menacées ou protégées. Également présentes, les pelouses alluviales sur des alluvions plus grossières sont patrimoniales et participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle. Citons par exemple la Pelouse vivace pionnière alluviale à Fétuque d’Auvergne (Festuca arvernensis) et Armoise champêtre (Artemisia campestris), très diversifiée en espèces dont ceraines rares et protégées. Ces pelouses jouent un véritable rôle dans la fonctionnalité de la trame herbagère.
Végétations forestières
La vallée et les gorges du Haut-Allier sont actuellement assez fortement boisées, et comptent un taux de boisement de 41%. Parmi les forêts actuelles, 31% seraient anciennes, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 2,7 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 13% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de divers feuillus, et dans une moindre mesure de mélanges de feuillus avec une part de conifères. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 4% des forêts anciennes.