S. PERERA / CBNMC

Les végétations des Pays coupés du Livradois

État des connaissances

Avec un peu plus de 480 relevés, les pays coupés du Livradois appartiennent aux régions naturelles les moins prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés proviennent en grande partie de travaux, la plupart récents, du CBN Massif central (70%). Les données plus anciennes (19%) sont issues des travaux de BILLY F. (1997, 2000, 2002).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

471 relevés phytosociologiques
& 12 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
18.7 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
16données d'origine bibliographique
467données d'inventaires et diverses données de terrain
339données collectées par le personnel du CBN
144données issues des travaux hors CBN
142données analysées
329données à analyser
Temporalité des données
91 données historiques
0 donnée ancienne
392 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux des Pays coupés du Livradois

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
Les pays coupés du Livradois se caractérisent par un paysage boisé, avec de nombreuses plantations d’épicéas et de douglas qui remplacent les anciennes petites parcelles de parcours à ovin sur les secteurs pentus. Les milieux agropastoraux sont donc assez peu représentés dans cette région naturelle bien qu'on puisse observer des prairies pâturées et des prairies de fauche. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Sauge des prés (Salvia pratensis) et Trèfle de molineri (Trifolium incarnatum var. molinerii), la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), ou encore la Prairie pâturée collinéenne à Luzule champêtre (Luzula campestris) et Crételle (Cynosurus cristatus). Les plus rares secteurs de pelouses maigres sont à localiser et conserver puisqu’ils constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. Citons en exemple la Pelouse thermophile acidiclinophile collinéenne à Fétuque rouge (Festuca rubra) et Genêt sagitté (Genista sagittalis), ou encore la Pelouse acidiphile collinéenne à Gaillet des rochers (Galium saxatile) et Fétuque filiforme (Festuca filiformis). Les milieux agropastoraux sont menacés par l’enrésinement et l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.
Végétations forestières
Les pays coupés du Livradois sont actuellement très fortement boisés, et comptent un taux de boisement de 71%. Parmi les forêts actuelles, 26% seraient anciennes, ce qui est inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 3,7 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a peu été sujet aux défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans. Seules 4% des forêts présentes sur la carte de l'Etat-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de Sapin blanc, et dans une moindre mesure de mélanges de conifères avec une petite part de feuillus. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 5% des forêts anciennes.