S. PERERA / CBNMC

Les végétations des Limagnes du Brivadois

État des connaissances

Avec 633 relevés, les Limagnes du Brivadois appartiennent aux régions naturelles assez bien prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés provenant du CBN Massif central, la plupart récents, sont minoritaires (43%). Les données plus anciennes (35%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment BILLY F. (1997, 2000, 2002) et FRAIN M. (1981, 1991).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

551 relevés phytosociologiques
& 82 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
21.89 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
118données d'origine bibliographique
515données d'inventaires et diverses données de terrain
270données collectées par le personnel du CBN
363données issues des travaux hors CBN
185données analysées
366données à analyser
Temporalité des données
186 données historiques
37 données anciennes
410 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux des Limagnes du Brivadois

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
Les Limagnes du Brivadois se caractérisent par un paysage agricole très marqué, favorisé par la fertilité des terres et la pente faible permettant une exploitation mécanique facilitée. Les cultures, notamment de céréales, sont très dominantes, accompagnées par des prairies artificielles, quelques vergers, vignes et maraichages. Cette région naturelle est par conséquent un terrain de prédilection pour la flore messicole (des annuelles qui littéralement « habitent dans les moissons ») devant être protégée et régressant avec l’intensification des pratiques agricoles (sélection et tri efficaces des semences, labours trop profonds, densification des semis, introduction du Maïs et du Tournesol, épandage d’intrants, augmentation de la taille des parcelles). Les végétations agropastorales sont de fait moins observables bien qu’on retrouve des prairies pâturées avec principalement un pâturage bovin et plus secondairement ovin ou équin. Les prairies de fauche sont également présentes. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation très fort dans cette région naturelle assez artificialisée. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Sauge des prés (Salvia pratensis) et Trèfle de molineri (Trifolium incarnatum var. molinerii), ou encore la Prairie fauchée collinéenne neutrophile, à Sainfoin à feuilles de vesce (Onobrychis viciifolia) et Fromental élevé (Arrhenatherum elatius). Quelques pelouses sont observables, notamment celles liées à des sols plus neutres voire marno-calcaires. Citons en exemple la Pelouse vivace calcicole à Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys) et Brome érigé (Bromopsis erecta), et la Pelouse vivace mésophile collinéenne basiphile à Jacobée à feuilles de roquette (Jacobaea erucifolia) et Blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata), pouvant abriter localement des espèces peu fréquentes et protégées. Des pelouses alluviales sont également observables, à l’image de la Pelouse à Bugle de Genève (Ajuga genevensis) et Fétuque élégante (Festuca pulchra), qui doivent être préservées du fait de la perturbation des dynamiques fluviales. Ces milieux agropastoraux constituant la trame herbagère sont inclus dans un maillage de haies trop lâches et pas assez fonctionnelles.
Végétations forestières
Les Limagnes du Brivadois sont actuellement peu boisées, et comptent un taux de boisement de 18%. Parmi les forêts actuelles, 17% seraient anciennes, ce qui est bien inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 4,5 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 31% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de divers feuillus, et dans une moindre mesure de mélanges de feuillus avec une part de conifères. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 9% des forêts anciennes.