S. PERERA / CBNMC

Les végétations des Plateaux du Forez

État des connaissances

Avec un peu plus de 360 relevés, le plateau du Forez appartient aux régions naturelles les moins prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés proviennent en très grande partie de travaux, la plupart récents, du CBN Massif central (92%). Les données plus anciennes (5%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment BILLY F. (1997, 2000, 2002).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

246 relevés phytosociologiques
& 117 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
14.47 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
5données d'origine bibliographique
358données d'inventaires et diverses données de terrain
333données collectées par le personnel du CBN
30données issues des travaux hors CBN
68données analysées
178données à analyser
Temporalité des données
17 données historiques
2 données anciennes
344 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux des Plateaux du Forez

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
Le plateau du Forez se caractérise par un paysage typique des petites montagnes du Massif central avec une prépondérance de l'élevage, notamment bovin. Les cultures sont pour autant présentes, en alternance avec de petites parcelles de prairies, bien que limitées par les contraintes pédologiques avec une mauvaise fertilité des terres (sol issu de l’arène granitique qui retient mal l’eau et les éléments nutritifs). Les prairies de fauche sont également présentes mais sans être aussi prépondérantes que les pâturages. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Sauge des prés (Salvia pratensis) et Trèfle de molineri (Trifolium incarnatum var. molinerii), la Prairie fauchée mésotrophile collinéenne à Knautie d’Auvergne (Knautia arvernensis) et Fromental élevé (Arrhenatherum elatius), ou encore la Prairie pâturée collinéenne à Luzule champêtre (Luzula campestris) et Crételle (Cynosurus cristatus). Les plus rares secteurs de pelouses maigres sont à localiser et conserver puisqu’ils constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. Citons en exemple la Pelouse vivace thermophile de l’étage collinéen à Fléole fausse-fléole (Phleum phleoides) et Fétuque de Léman (Festuca lemanii) pouvant abriter localement des espèces peu fréquentes et protégées. Les milieux agropastoraux, qui participent activement à l’identité paysagère de cette région naturelle, sont cependant menacés par l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.
Végétations forestières
Le plateau du Forez est actuellement assez fortement boisé, et compte un taux de boisement de 46%. Parmi les forêts actuelles, 33% seraient anciennes, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 2,6 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 14% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de Pin sylvestre, et dans une moindre mesure de mélanges de conifères avec une part de feuillus. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 3% des forêts anciennes.