Domaine du Sauvage - Narce du Chapelet de Madrières - A. DESCHEEMACKER / CBNMC

Les végétations des Contreforts de la Margeride

État des connaissances

Avec un peu plus de 200 relevés, les contreforts de la Margeride appartiennent aux régions naturelles les moins prospectées du département de la Haute-Loire. Les relevés provenant du CBN Massif central, la plupart récents, sont majoritaires (58%). Les données plus anciennes (21%) sont issues de quelques travaux de divers contributeurs, notamment LUQUET A. (1937), BILLY F. (1997, 2000, 2002), et DE FOUCAULT B. (1987).

Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter l'inventaire des projets du CBNMC à ce sujet
Inventaire des projets

185 relevés phytosociologiques
& 18 relevés bryosociologiques
Voir à l'échelle du département
21.78 km² cartographiés
Voir à l'échelle du département
recycling-paper
Suivi de végétations et d'habitats
Indisponible à l'échelle de la région naturelle
Origine des informations et observations capitalisées
16données d'origine bibliographique
187données d'inventaires et diverses données de terrain
118données collectées par le personnel du CBN
85données issues des travaux hors CBN
45données analysées
140données à analyser
Temporalité des données
40 données historiques
3 données anciennes
160 données récentes

Diversité et éléments patrimoniaux des Contreforts de la Margeride

Le CBN Massif central participe activement à l'amélioration des connaissances à travers sa stratégie d'inventaire et de cartographie (sites Natura 2000, ENS, réserves, etc.). Il réalise actuellement un important travail de synthèse via l’analyse de la totalité des relevés et la constitution d’un référentiel sur l'ensemble de son territoire, qui permettra de comprendre la répartition des végétations sur les différentes petites régions naturelles.

Végétations agropastorales
Les contreforts de la Margeride se caractérisent par un paysage compartimenté entre les cultures et les prairies séparées par quelques murets de pierres et des haies, principalement de Frêne et des genêts, qui forment un bocage clair. Le pâturage est essentiellement bovin et secondairement ovin. Les prairies de fauche sont également présentes mais sans être aussi prépondérantes que les pâtures. Ces prairies, lorsqu'elles sont mésotrophiles (moyennement riche en nutriments, sans excès de fertilisation), participent au maintien de la biodiversité par sa richesse en fleur, ce qui leur attribue un enjeu de conservation important. En exemple, citons la Prairie mésohygrophile acidicline à Œnanthe à feuilles de peucédan (Oenanthe peucedanifolia) et Fétuque des prés (Schedonorus pratensis), la Prairie fauchée collinéenne à Luzule champêtre (Luzula campestris) et Brome mou (Bromus hordeaceus) ou encore la Prairie pâturée collinéenne à Luzule champêtre (Luzula campestris) et Crételle (Cynosurus cristatus). Les plus rares secteurs de pelouses maigres sont à localiser et conserver puisqu’ils constituent un enjeu majeur de préservation de la diversité floristique. La Pelouse collinéenne neutrocline thermophile à Trèfle de Molineri (Trifolium incarnatum var. molinerii) et Fétuque noircissante (Festuca nigrescens) peut être citer en exemple. Les milieux agropastoraux sont cependant menacés par l’intensification des pratiques (pâturage au fil, ensilage, drainage des zones humides, utilisation massive d’engrais, agrandissement des parcelles) qui conduit à un appauvrissement progressif des cortèges floristiques. Les biens de section constituent légitimement des zones à enjeu de préservation pour les milieux agropastoraux tout en participant au maintien de la connectivité de la trame herbagère.
Végétations forestières
Les contreforts de Margeride sont actuellement assez peu boisés, et comptent un taux de boisement de 23%. Parmi les forêts actuelles, 32% seraient anciennes, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne du Massif central. Le reste des forêts actuelles est issu de recolonisation spontanée de terres délaissées par l'agriculture ou de reboisements par plantation ou semis. Le taux de boisement a ainsi été multiplié par 2,9 depuis le milieu du XIXe siècle. Le secteur a cependant subi des défrichements de forêts anciennes depuis 150 ans, puisque 14% des forêts présentes sur la carte de l’État-major, au moins en partie anciennes, ont été défrichées. En forêt ancienne, les peuplements sont notamment constitués de divers feuillus, et dans une moindre mesure de Chênes décidus. Ces peuplements sont essentiellement constitués d'essences autochtones, même s'ils peuvent abriter une petite part d’essences exotiques en mélange. Les peuplements dominés par les essences exotiques ne représentent que 5% des forêts anciennes.